Pierre Bonnard, entre figuration et abstraction
« Ne pas torturer la nature pour qu’elle approche de l’abstrait – L’abstrait est un départ. » Pierre Bonnard, Carnet Verve 1943-1945.
Dans sa peinture, Pierre Bonnard ré-enchante constamment son quotidien où le moindre rendez-vous devient prétexte à une orgie de couleurs.
Mais Bonnard ne fait pas que transcrire des sensations, il joue sur les complémentaires (une couleur opposée à une autre sur le cercle chromatique) pour obtenir des associations qui offrent le maximum de contraste et surprennent l'œil. Avec la couleur, Bonnard veut, comme il le note dans ses carnets, "trouver sans cesse de nouvelles combinaisons (...) qui répondent aux exigences de l'émotion".
La réalité devient alors prétexte en vue d’un pur travail plastique sur les moyens picturaux. Toutefois, en même temps qu’elles se saturent ainsi de tons toujours plus riches, ses œuvres s’orientent vers l’abstraction, c’est-à-dire vers la mise en évidence, aux dépens de la réalité immédiate, des valeurs les plus pures de la peinture.
Croit-on “voir” le tableau, en saisir le sens et l’essence, que soudain, un visage ou un corps nous apparaît, décentré, inattendu, exigeant de nous un autre regard, plus moderne, plus détaché de la réalité. L’atmosphère dans ces tableaux ultimes est « vibrante jusqu’au mirage » écrit François Joachim Beer en 1943.
Toutefois, comme le souligne Jean Bazaine en 1944, Bonnard ne s’évade pas dans une abstraction totale, mais opère un retour vers le réel.

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